Un Eupenois crée une entreprise pour pouvoir consigner les verres des circuits courts

Voilà un chaînon qui manquait pour la plupart ces acteurs des circuits courts: un service de lavage des contenants. Pour éviter un recyclage coûteux et énergivore du verre. C’est un Eupenois d’origine, basé à Liège, qui lance cette initiative, en la testant avec un petit producteur de Bilstain (Limbourg).

Faire du circuit le plus court possible, sans polluer et en englobant la plus grosse partie du processus, de la traite ou la cueillette à la vente et au retour de l’emballage, ce n’est pas donné. Surtout quand le petit producteur est déjà au four et au moulin pour traire, faire son sirop, ses confitures, ses yaourts… Dès lors, la plupart des petits producteurs (hormis quelques-uns comme la ferme Neubempt, à Moresnet) renoncent à reprendre les pots et autres contenants qu’ils vendent et nombre de clients de ces petits commerces en circuit court sont contraints de les jeter à la bulle à verre.

Peut-être plus pour longtemps: un jeune Eupenois établi à Liège, Laurent Halmes, a lancé sa petite entreprise, Bring back, pour offrir un service de lavage et de restitution des contenants aux producteurs. « Leur métier de base, c’est de faire de bonnes choses avec leurs produits, pas de laver des bocaux. On vient avec une solution toute faite, en leur proposant de se concentrer sur ce qu’ils font de mieux », explique-t-il.

Mais pour parvenir à jongler avec ces contenants, il faut harmoniser : « Je propose aux producteurs de travailler avec des emballages standardisés. » Un principe que les brasseurs connaissent depuis belle lurette avec la 33 cl qui, après avoir contenu une Duvel peut être ramenée dans un commerce pour être lavée et débarrassée de son étiquette, avant de revenir en rayon avec de la Brice du Grain d’orge ou une brune du Val-Dieu.

LE YAOURT ESSUIE LES PLÂTRES

Laurent Halmes, qui travaille de concert avec le RATaV, n’en est qu’au démarrage. Avant de proposer une série de contenants, il a lancé une phase pilote avec la ferme de Tridieu, à Bilstain, où Vincent Schyns et Stéphanie Peu- tat produisent du fromage, de la maquée, des yaourts… Un der- nier produit qui permet de tester le système, explique Laurent Halmes. Avant que d’autres suivent. « Car pour les produits de saison (confiture, sirop…), pour 2020, c’est trop tard. J’ai d’abord voulu un produit qu’on fait toute l’année et avec lui, gagner en ex- périence pour structurer davan- tage l’offre. » Les aliments ne sont pas seuls visés : « On est par exemple en contact avec les producteurs de jus de pomme. » Avec des bouteilles de 25 et 100 cl.

Les pots sont lavés dans un lave- vaisselle industriel de 12 mètres. Actuellement, il n’appartient pas à Bring back, qui sous-traite à une société qui n’utilise pas son matériel 24 heures sur 24. Mais le but de Laurent Halmes est d’essaimer ses propres stations de lavage pour minimiser la logistique de retour.

Les clients de la ferme Tridieu partants

Actuellement, Laurent Halmes et Vincent et Stéphanie Schyns- Peutat, de Bilstain (Limbourg), se focalisent sur la phase test avec les pots de yaourt. Un test encourageant puisque beaucoup de clients ont ramené les pots à la ferme Tridieu et que, mieux encore, ils l’ont fait sans qu’il y ait versement d’une consigne. C’est dire si l’attente d’une telle initiative est là, chez le client.

« On ne réutilisait pas les pots avant. Ils allaient dans le circuit classique du recyclage, mais c’était dommage. J’avais beaucoup cherché, mais il n’y avait pas de filière », indique Stéphanie Schyns. Laquelle a alors été mise en contact avec Laurent Halmes, via le GAL Pays de Herve.

YVES BASTIN

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